PRESSIONS SUR LES GARDÉS A VUE
g 96 heures parfois sans dormir
Les juges spécialisés
interdisent souvent à la personne mise en garde à vue (militant
breton) de prévenir son employeur ou sa famille.
La plupart du temps, les officiers de police insistent sur le fait qu'il "vaudrait"
mieux ne pas choisir un avocat du "mouvement" pour ne pas "déplaire
aux juge d'instruction". Les pressions sont parfois si fortes et continues
que certains se passeront tout simplement d'avocat.
Celui-ci ne peut intervenir qu'au bout de la soixante douzième heure
de garde à vue et il apparaît parfois plus qu'évident, que
les entretiens qu'il a avec la personne arrêtée sont parfois enregistrés.
Ce fut le cas à plusieurs reprises dans les locaux de la D.N.A.T.
à Paris.
Les moyens de pression physiques et psychologiques sont divers. Les personnes
gardées à vue ne peuvent que rarement dormir, car lorsqu'elles
ne sont pas interrogées elles sont mises dans des cellules froides, sales,
bruyantes, éclairées en permanence. Les interrogatoires ont lieu
au milieu de la nuit également. Certaines personnes ont été
menottées au radiateur de la pièce où avait lieu l'interrogatoire.
Tous les détenus transférés à Paris à la
D.N.A.T. sont attachés au mur, grâce à un anneau spécial
qui y est fixé.
Certaines personnes n'ont pas reçu les soins nécessaires à
leur état de santé ou leur fatigue et se sont retrouvées
à l'hôpital avant l'expiration des 96 h autorisées de garde
à vue. D'autres ont du arrêter de travailler pendant plusieurs
mois après 4 jours d'interrogatoire.
Les questions posées lors de ces gardes à vue traitent très
souvent des opinions politiques des individus, de leur appartenance au mouvement
Emgann, de la manière dont il est organisé
et qui y fait quoi. Il est aussi souvent question de l'engagement des militants
dans les luttes sociales et dans la défense de la langue bretonne. Celle-ci
est d'ailleurs interdite lors des interrogatoires. Aucun interprète n'est
"fourni".
Il arrive même que de certains prisonniers soient extraits pour être
mis en garde à vue!
Pressions psychologiques
et physiques, interpellations arbitraires, manquement aux droits humains, lois
spéciales : le gouvernement français dispose d'un arsenal de moyens
légaux ou légitimés de fait dont il se sert pour discréditer
ceux qui manifestent des idées politiques nationalitaires et identitaires
en Bretagne. Certains militants sont incarcérés, huit le sont
encore, ce qui a des conséquences sur les familles.
[accueil] [familles] [témoignage] [répression][garde à vue][présomption d'innocence] [contexte législatif] [les prisonniers politiques] [femme d'algérie] [lexique] [liens] [courrier]